Sur un air de Talk Show Host

Sur un petit air de Talk Show Host par Radiohead.

Il était roux, le casque de son Ipod sur ses oreilles. La musique battait le rythme pendant que le soleil finissait sa descente, il donnait le relais à l'astre de la nuit. Le garçon était assis sur un banc. Pas sur le siège, mais sur le dossier. Le parc était grand, chatoyant de couleurs orangés, lumineuses, emplissant de chaleur visuel l'espace vert. Les cheveux roux du jeune homme s'offrait des reflets de feu, des reflets attirants par leur teinte, leur brillance.

Il regardait fixement sa tasse de café en papier de chez Starbuck. Un fond de Mocha blanc gisait dans le fond et cette mixture épaisse serait bientôt grisé. Une cigarette se consumait entre les doigts fins du roux. Il tira une taffe et déposa la cendre dans le fond de ce pot. C'était comme sa vie, d'abord pure et blanche puis souiller, grisâtre. Sale.

Besshô Junichirô. Il préférait qu'on l'appelle Jun, c'était plus court ; ou Juni, mais il trouvait ça plutôt enfantin.

Jun releva la tête et admira l'horizon doré. A quoi pensait-il ? Crystal-Sh. Précisément, l'Elite. L'Elite ou Fox. Parmi l'Elite, il était le seul au courant qu'une division s'organisait pour détruire l'Elite, son Elite. L'Elite, c'était lui. Il l'avait reprit des temps anciens de Crystal-Sh et l'avait mené à un stade où les étudiants idolâtraient cette division reconnue. Junichirô y avait laissé sa fierté, son innocence. Il l'avait voulu et continuerait dès lors que l'Elite serait à son apogée.

Mais Fox Corp. existait.

La cendre se mélangeait au café, Talk Show Host faisait chanter son esprit. Il était prêt lui aussi. Prêt a écraser Fox, prêt à mettre l'université au pied de son Elite.

Le Rouquin appuya ses coudes contre ses genoux et patienta tête basse. Il avait besoin de réfléchir, se libérer du stress permanent que lui causait son succès et sa réussite scolaire. A force, tout le monde le connaissait : c'était Juni, c'était l'Elite. Il scrutait la fin de sa cigarette d'un regard qui lui correspondait bien; mauvais, froid. Mais dans le fond, quand on regardait bien, une lueur perdue. Ce n'était qu'un enfant.

« MADEMOISELLE TILLMAN !!! »

La voix fut stridente et aigue, bien que la personne qui venait d’hurler fut un homme. Une jeune fille courait dans la rue, sac à la main, à toute allure. Un immense sourire moqueur aux lèvres. Elle était poursuivit par un homme d’une quarantaine d’année, se tenant le nez qui était en sang. L’homme portait un costume, et semblait aussi endurant que la jeune fille qu’il suivait à travers les rues de la ville. Ce n’était pas la première fois que ce genre de mésaventures arrivait à Annabelle. Non, c’était même assez fréquent. L’homme finit par la rattraper, se mit face à elle et lui bloqua la route, reprenant son souffle bruyamment, entre deux traites, il lui lâcha :

« Mademoiselle, arrêtez vous où je dirais tout à Madame Tillman . »

La rouquine haussa un sourcil, surprise de cette menace. L’homme, en face d’elle, se nommait Cliford, c’était son garde du corps, en quelque sorte. Le genre de privilège qu’une fille de sénatrice pouvait s’offrir, sauf qu’elle s’en serait volontiers abstenu cette fois là. Il continua de lui faire la morale, l’adolescente leva les yeux au ciel, l’air blasé.

« Vous ne le ferez pas. Vous n’aimeriez pas être renvoyé parce que vous avez fait des attouchements à la fille de la sénatrice, n’est-ce pas ?
-Hein ? Mais je n’ai jamais rien fait de tel !
-Qui est-ce que ma mère croira ? »

Un immense sourire vint perler la bouche de la jeune fille. Fière de son coup, elle savait qu’il ne dirait rien, par peur de perdre son emploi. L’homme s’écarta, elle lui fit signe de partir, il s’exécuta, avec une mine de chien battu. C’était trop facile. La vraie histoire dans tout ça ? Anna’ avait vu qu’elle était suivit par quelqu’un, elle s’était retourné, et avait finit par cogner, en plein dans le mille, vu l’état du nez de son homme de main. Elle n’avait pas besoin d’une garde rapproché, elle avait laissé un message sur le téléphone de sa mère pour lui informer qu’elle ne voulait pas de Cliford. A force de faire pression, elle s’en débarrasserait.

La petite rebelle se mit à se balader, ses pas la menant jusqu’au parc de la ville. Elle sourit en y pénétrant. De l’herbe verte à perte de vues, des fleurs. Un lieu où elle se sentait vraiment proche de la nature, c’était parfait, elle aurait la paix ici. Elle s’approcha d’un arbre, passa son sac par-dessus une de ses épaules, et grimpa. Elle ferma les yeux quelques secondes, se laissant bercer par le vent. Sa jupe flotta dans l’air. Elle rouvrit les yeux puis chercha son paquet de cigarette dans son sac, en sortit une, puis la mit à la bouche. Et là, ce fût le drame ! Elle ne trouvait pas son briquet. Anna’ se mit à perdre son sang froid et tomba de la branche où elle s’était posé.

« BORDEEEEEEL ! »

Après s’être défoulé sur ce pauvre arbre innocent, elle ramassa sa clope, qui par bonheur, et miracle, était intacte. Elle regarda autour d’elle et aperçut un garçon, clope au bec, sur un banc. Ah, lui, elle le connaissait. Enfin, de nom et de vue. Il était dans la même école d’elle. Peut être avait il eu écho de la réputation de la jeune fille. Bref, elle ramassa son sac et se dirigea vers lui.

« Hey, dis moi, t’aurais pas du feu ? »

Un bruit sourd tinta aux tympans du rouquin. Un bruit qui l'alerta. Il eut un soubresaut sec qui manqua de le faire chuter au sol. Comme quoi, les dossiers de bancs ne représentent pas le meilleur appui. Ses pupilles marron se baladèrent à travers le parc orangé. L'obscurité tombait vite et gâchait en partie le plaisir de voir clair. Bien voir, il en avait besoin. Le paysage était trop sombre à son gout et l'obligeait à froncer les sourcils et tout le monde sait que froncer les sourcils ne va pas à tout le monde. Sauf qu'à Jun, bien sûr que si.

Juni scruta encore quelque instant le parc mais puisqu'il ne vit rien en dehors d'un animal qui s'acharnait contre un arbre, il haussa les épaules et replaça son casque. Une oreille de libre, juste au cas où. Il était paranoïaque sur les bords et la bête en question pourrait bien s'attaquer à lui lorsqu'il aurait le dos tourner.

L'intuition était son point fort et l'inquiètude qui le guettait avait bien raison de pointer le bout de son nez.

Quelques pas et un bruissement dans l'herbe chahutait dans son dos. Le vent ? Non, le son était trop vif.

Le rouquin tourna la tête prudemment, sur ses gardes. Lorsque ce qu'il redoutait arriva, la bête était bien là. Une bête, trop grande et trop chevelu pour être une bête. Cette bête était aussi trop jolie pour être un monstre. Cependant, sur le coup de la surprise, il sursauta en étouffant un hoquet de surprise. Foutu tachycardie pensa Jun. Son rythme cardiaque s'accéléra un peu trop vite, mauvais pour un cœur fragile.

Il bascula en arrière et s'étala au sol, mais avec classe. Sa veste s'humidifiait au contact de la rosée du crépuscule. Oui, le crépuscule a aussi droit à une rosée savez-vous ! Il resta planté là, à regarder fixement la bête rousse à quelques pas de lui. Il tira son briquet de sa poche intérieure et lui tendit aimablement, pour une fois. C'est parce qu'il l'avait déjà croisé. Une fois peut-être, par hasard.

- Les arbres sont des cibles faciles ?

Il étira sur son visage insolent un sourire sarcastique.
Mais Junichirô ne leva pas, sa cravate s'étalait contre lui tandis qu'il entourait son cou de son casque. Talk Show Host clamait un son brouillé depuis son cou.

- On s'est pas déjà vu quelque par ?

C'était une information qu'il demandait machinalement. Au fond, ça ressemblait à une technique de drague foireuse.

La jeune fille n'avait pas vu le temps passer durant sa petite balade, après sa superbe course poursuite avec son cher garde du corps. Aussi, le soleil commençait déjà à quitter l'horizon. Dans moins d'une demi heure, il ferait sans doute nuit. Cela ne génait pas l'adolescente, qui se moquait bien de l'heure qu'il pouvait être, elle trainait tard le soir, même si elle était plus méfiante, car le quartier n'était pas toujours bien fréquenter. On pouvait tomber sur une bande d'abrutis qui la trouverait mignonne et essayerait de l'emmener avec eux. Et là, même si elle savait bien se battre, si le nombre de la bande dépassait les trois, elle avait du mal à gérer plus d'adversaire, surtout, masculins. Car on ne pouvait pas le nier, les garçons étaient naturellement, plus fort que les filles, c'était un fait prouvé encore et toujours.

Annabelle posa un regard très doux sur le jeune homme qu'elle venait d'interpeller. Son visage forma une expression assez surprise lorsqu'elle vit le bishonen tomber au sol, il faut le dire, comme une merde. Sauf s'il se rattrapa plutôt bien, ce qui donna au geste une certaine classe. La rouquine ne put se retenir de rire discrètement, avant d'afficher un sourire narquois. La manière dont il l'observait l'intriguait. Elle s'empara du briquet que lui tendait le rouquin et alluma sa cigarette, prenant une taffe énorme. Elle sentit ses poumons reprendre vie. Son cerveau lui réclamait sa dose de nicotine. Elle le lui rendit calmement. Ce garçon était étrangement captivant. Elle le trouvait beau, c'était assez rare vu les goûts on ne peut plus difficile de l'adolescente. Mais il n'y avait pas que ça. Il devait voir quelque chose. Mais quoi?

"Je te remercie." dit elle en expirant la fumée de ses poumons.

Elle inspira de nouveau à travers le filtre de sa cigarette, elle lacha une petite suffocation amusée. La remarque sur les arbres du lycéen la marqua. Oui c'était le cas de le dire. Mais elle avait juste fait ça sur le coup de l'enervement, l'arbre n'était même pas coupable. Elle ne s'en voulait pas, même si elle défendait la nature. C'était pas comme si l'arbre avait pu avoir mal.

"Oui, au moins on ne peut pas les rater, et puis, ils ne s'en vont pas en courant comme des laches!"

Ca sentait le vécu. Combien de fois les personnes, filles ou garçons, avec qui elle se battait, s'enfuyait ainsi. Lui criant d'arrêter. Annabelle était violente, c'est vrai. Seulement, c'était quand on la cherchait, ou qu'on s'en prennait à quelque chose auquel elle tient.Faut pas lui chercher des noises quoi. Elle n'avait aucune patience. Enfin bon, c'était pas le moment de penser à ça. Ce garçon était étrange, elle le connaissait juste de réputation, et n'avait jamais, ou très rarement entendu quelque chose de bien à son propos, cependant, elle se sentait à l'aise avec lui.

"C'est possible oui, et plus d'une fois je crois bien. Tu es à Crystal Ship, je me trompe?"

Elle reprit une nouvelle taffe et laissa son regard parcourir sur le corps du jeune homme. Longuement, avec lenteur. Oui, vous ne vous trompez pas, elle mate. D'ailleurs, ce n'était pas très discret, son regard pouvait à la limite être pervers. Elle en était consciente, et c'était voulu. Elle se mordit lègerement la lèvre inférieur lorsque son regard arriva à hauteur de la ceinture du roux.

"Hm..."

Elle sourit de plus belle, elle venait sûrement de laisser comprendre de manière assez claire qu'il était à son gout. Annabelle finit par planter son regard dans celui de son interlocuteur et s'assit auprès de lui. Elle lui souffla la fumée de sa clope dans le visage et continua donc.

"Annabelle Tillman. Tu as peut être déjà entendu parler de moi. Je fais disons...sensation, je marque les esprits, à ma façon, si je puis dire..."

Junichirô ne bougeait pas d'un poil, si ce n'est sa main qui extirpait les mèches collées à son front. Être au sol n'a pas que des avantages. Son visage insolent se recomposa à la suite de la rencontre. Il effleurait de ses yeux calculateurs la demoiselle au-dessus de lui. A en juger de la tournure des choses, elle n'avait ni l'air gentille, ni facile à vivre ; de quoi avoir des atomes crochus. Ils étaient sur la même longueur d'onde. Jun n'était pas un pacifiste, mais il se battait rarement. Il n'avait pas particulièrement la carrure, n'étais pas impressionnant et ne suivait pas de cours de défense. Il se débrouillait pour se défendre par les mots, c'était son rayon à lui. Orateur, lecteur. Il apprenait dans les livres. Mais il n'était pas à juger comme un rat de bibliothèque.
Il approuva les propos de la jeune fille et rajouta qu'il préférait les mots. Il lui expliqua son mode de défense et qu'il manipulait comme il persuadait à merveille.

Señorita de Justin Timberlake pris la place de Talk Show Host. Un rythme sensuel tonnait désormais depuis le casque relié à l'Ipod de Jun. Le rouquin baissa les yeux vers son gadget rangé dans sa poche mais n'y toucha pas. Laissons la musique influencée sur les mœurs, c'est comme ça qu'il marchait. Junichirô adorait la musique.

- L'apparence qui te fait dire ça ? répondit-il avec ironie, je suis en deuxième année. Option littérature, ce qui n'étonnerait personne.

Il sourit à sa remarque. Après quelque explication sur ses occupations, elle aurait compris pourquoi.

Il n'était ni bête, ni aveugle. Jun voyait bien qu'elle l'auscultait, le matait, le déshabillait même du regard. Ca ne faisait rien, il s'habituait à la longue, à Crystal Ship c'était plutôt commun. Aussi bien parce qu'il était beau et en plus, qu'il était l'Elite. Elle se mordillait la lèvre, chaque détail n'échappait pas à Jun le physionomiste. Il réprima un soupire amusé et tourna la tête sur le côté en souriant. On le flatte, mais ça n'altère en rien son jugement. Il sera toujours au-dessus de tout le monde pour lui, c'est son mode de vie, son estime.

- Tu ne seras ni la première ni la dernière à me regarder comme ça, mais ça ne me dérange pas le moins du monde, déclara-t-il avec assurance tout en reposant son air insolent sur la rousse, tu fumes quoi ?

Elle s'assit à côté de lui, mais il ne se dérangerait pas pour se lever. Bien sûr que non, cet enfant est un rustre qui ne fait d'effort pour personne. Juste pour voir sa réaction, il remonta un côté de sa chemise qui coulait le long de son corps, laissant à l'oeil hagard de la rousse, la vue de son très joli boxer Dolce&Gabbana. Au passage, ça signalait qu'il avait les moyens de s'offrir des sous-vêtements de marque. Un bout de sa peau halé pris la même teinte ambré que le reste du parc.

- Junichirô Besshô, mais tu peux m'appeler Jun.

Il releva la tête vers elle et fit une moue charmeuse. Un sourire sur le côté, des yeux malicieux. Ses yeux marron brillaient dans le jeu de couleurs magiques du couché de soleil. Il était encore plus beau qu'à l'ordinaire, enfin ... on peut penser ça quand on le voit une première fois. Juni était beau tout le temps de toutes façons.

- Maintenant que tu me le dis, ajouta Jun en marquant une pause de réflexion, des histoires pas bien jolie si j'ai bonne mémoire.

A noté qu'il s'exprime comme un rupin. L'étiquette, on l'a perd pas en quelque année.

Junichirô roula sur le côté, pour être sur le ventre. Sa chemise finirait, elle aussi, humide, comme l'était le dos de sa veste. Il s'étala de tout son long et tira une cigarette de son paquet, quand il croisait un autre fumeur, il avait envie de fumer à son tour. Un tic de fumeur assez ennuyeux quand on essaye d'arrêter. Qui a dit qu'il voulait arrêter ?

- Annabelle Tillman ... Européenne, n'est-ce pas ? Anglophone c'est certain, Annabelle est d'origine française ? demanda-t-il intéressé, j'aime la française, on dit que les Françaises sont belles. Les auteurs français etc ... Parle moi de toi.

Il était très sérieux, d'une parce que si elle était française, ça le fascinerait. De deux, on ne sait jamais si elle fait partie de Fox, de trois, il n'avait que ça à faire. Il expira un long souffle de fumer entre ses lèvres et déposa son menton dans la paume de sa main.

- Tu pourras me poser toutes les questions que tu veux. C'est réglementaire, non ?

Notre petite Annabelle inspira une nouvelle taffe de sa cigarette et l’expira lentement. Elle se perdit dans ses pensées quelques secondes, la scène lui rappelait vaguement un agréable moment passé avec Ashley, son premier amour. Un sourire se dessina au coin de ses lèvres, sans qu’elle ne s’en rende particulièrement compte, elle ne l’avait pas contrôlé du tout, il lui avait échappé. Même si elle en souffrait constamment, elle conservait du bonheur dans ses souvenirs, et c’est sûrement ça qui l’aidait à vivre. Même si au fond d’elle, elle se sentait plus vide qu’une coquille d’huitre dont un venait d’engloutir le contenu. Cette métaphore n’est absolument pas classe du tout, je m’en excuse ! Bref, l’adolescente se reprit rapidement et secoua la tête, avant de reprendre une nouvelle bouchée d’air de son précieux tabac.

La rouquine sourit narquoisement lorsque le jeune homme lui expliqua qu’il préférait la diplomatie à la tyrannie, en quelque sorte. C’était aussi son cas, seulement, il ne fallait pas lui marcher sur les pieds, et elle s’énervait assez vite. L’ambiance musicale changea alors, Annabelle n’eut aucun mal à reconnaitre la chanson de Justin Timberlake, même si elle ne faisait pas parti du registre qu’elle écoutait sans arrêt. Son sourire s’élargit lorsqu’il lui dit son option. La même qu’elle. Sauf qu’ils n’étaient pas dans la même classe.

« Pas particulièrement, mais il me semble t’avoir croisé pas mal de fois au lycée. Faut dire que, toi aussi, on entend parler de toi. »

Elle se laissa tomber au sol et écrasa sa cigarette sur l’herbe avant de balancer le mégot un peu plus loin d’eux. Elle se mit à rire lorsqu’il lui fit la remarque sur la manière dont elle l’avait précédemment regardé. Elle n’avait pas cherché à le cacher, et se moquait bien d’avoir été remarqué dans son mattage.

« Tiens donc, tu es étouffé par la modestie. J’aime beaucoup, je le suis aussi. »

Pour répondre à sa seconde question, elle sortit son paquet et lui désigna, laissant la marque Chesterfield apparaitre.

« J’essaye un peu toutes les marques, jusqu’à trouver mes préférés. Et toi ?»

La jeune fille se redressa vivement, elle regarda un enfant qui passait, non loin d’eux, tenant la main à sa mère. Elle réprima un rictus moqueur et reporta son attention sur le bishou qui lui tenait compagnie. Elle ne regretta pas son geste, car elle avait devant les yeux un fort joli spectacle, en effet, le garçon devait sans nul doute tester sa réaction, et bien qu’elle s’en doutait, elle se prit au jeu. S’il voulait montrer qu’il était un séducteur, elle pouvait lui montrer qu’elle jouait dans la même cours que lui.

C’est ainsi qu’Annabelle se fit glisser jusqu’à lui, et lentement, sensuellement, elle se mit à califourchon pas dessus Junichiro. Rapprochant son visage du sien, elle s’empara de son menton, frolant son nez, et enfonçant ses prunelles vertes dans celles de son interlocuteur.

« Jun… Evite de me montrer tes sous vêtements, je pourrais être tentée de vouloir voir ce qu’ils cachent… Jun-kun~» lâcha t-elle d’une voix agichante.

C’est un sourire et un air on ne peut plus provocateur qui se dressa sur le visage de la belle. Son regard se dirigea vers l’inscription de la marque du boxer du jeune homme, et elle se mordit les lèvres, une fois de plus. Elle resta quelques secondes ainsi, puis se remit à côté de lui. Comme si de rien n’était. Elle l’observa rouler puis prendre une cigarette. Elle mit ses mains derrière son dos et s’en servit comme appuie.

« Jolie analyse. C’est un sans faute ! Mon père est anglais, ma mère française. Techniquement, je le suis aussi, vu que je suis née à Paris. »

L’intêret qu’il semblait porter à la France la surprit assez. Pour elle, ce n’était pas si extraordinaire. Enfin, elle aimait la France, son histoire, et tout ce qu’elle comprenait, certes. La rouquine sourit de plus belle lorsqu’il lui demanda de lui parler d’elle. Soit.

« Et bien, comme je viens de le dire, je suis née à Paris, j’y ai vécu quelques années, après, j’ai dû déménager en Amérique. Hm, je suis venue au japon l’an dernier, voilà pour la petite histoire d’Annabelle… Je passe toutes mes vacances en France .Tu veux savoir quelque chose en particulier ?»

Elle n’en dirait pas plus, pas pour l’instant. S’il voulait des détails sur son passé, il lui faudrait un peu plus de temps, elle n’était pas en confiance encore, et surtout c’était rare qu’elle parle de son passé.[i]

« Et oui, les françaises sont très belles, tu as un exemple typique juste devant tes yeux ! Au cas où tu ne l’aurais pas encore remarquer ! »

[i]Bah oui, elle est narcissique. Mais on l’aime quand même.

« Ah ! Les auteurs français…Céline, Baudelaire –mon poète préféré-, Hugo, Voltaire, Rousseau, et j’en passe…Enfin, mon œuvre préférée reste tout de même Les liaisons dangereuses, de De Laclos. Je peux te dire qu’avec une mère aristocrate française, tous les auteurs, je les ai vus défilé. L’as-tu lu ? Car, en réfléchissant, en vue de ta réputation, tu me fais assez penser au vicomte… »

S’il aimait la littérature autant qu’elle, ils s’entendraient très bien. Et c’était sans nul doute le cas, vu l’option qu’il avait lui aussi prit. La question était même inutile, mais elle ignorait le programme littéraire des japonais, ce n’était pas dit qu’il ai étudié ce roman, ou lu.

« Hm, ça me parait correct. Donc, des questions. Parle moi de toi aussi, j’ai cru comprendre que beaucoup de japonais aimaient les filles européennes, et j’ai moi-même eut l’occasion de le tester. Etant donné que je me fais encore plus draguer ici… D’ailleurs j’ai un peu du mal avec la langue, même si ça fait un an que je vis ici… Je ne comprends pas toujours tout. L’anglais est une langue facile, le français, j’ai grandit dedans, donc, ce n’est pas gênant. Tu as l’air plutôt intéressé par la culture française toi, je me trompe ? »

Jun réagit et l'écouta d'une oreille attentive. Qu'on entendent parler de lui, ce n'était pas étonnant et ça, même en venant d'un autre pays. Il s'agissait tout de même de Junichirô Besshô, une idole locale. Une idole déchue dirons-nous. Il était connu, mais en mal. Même ceux qui l'admirait ne faisait pas ça pour sa bonne foie et autres bondieuseries que tout le monde oublie. Jun inspirait la peur, parfois le dégout. Faute à ses actions passées. Il avait déjà condamner des élèves à quitter le lycée pour leur avoir forgé une réputation immonde et qui plus est, fausse. Il s'était lancé dans les pires magouilles pour mener des jeunes à la dépression. Il avait anéantit l'honneur des familles pour avoir pourri leurs protégés. Il avait jeter une quantité de filles sans les avoir touché. Jun ne couchait jamais, surtout avec des filles qui n'en valaient pas la peine - et je n'ai pas dis qu'il était puceau. Des filles à ses pieds, qui donneraient corps et âme pour ne passer rien qu'une nuit avec lui et ensuite plus rien. Il en avait trop vue pour le désirer. Il valait mieux que ça.

Junichirô était intouchable et inaccessible.

- C'est étonnant ça, précisa t-il ironiquement, qu'est ce que tu as pu entendre ?

Bien qu'il cherchait à se couper du monde où il était prit au piège, il revenait toujours à sa réputation. Chassez le naturel, il revient au galop comme on dit si bien.
Jun leva les yeux vers le paquet que lui tendait Annabelle et présenta le sien, équitablement. C'était un paquet de Winston Classic. Les rouges, il ne fumait pratiquement que les lights mais il lui arrivait de changer, selon son humeur. Le bleu et le rouge sont des couleurs complémentaires, est-ce que ça aurait une quelconque signification ?

Jun s'apprêtait à remettre ses cigarettes à leur place initial quand une masse rousse lui tomba dessus. Pour être plus poète, elle se déposa dessus. Ce n'est pas non plus comme ça n'arrivait jamais, mais pas après deux regards et trois phrases échanger. En principe, quelques semaines, voir quelques mois. Alors imaginez à peine vingt-minutes écouler ? Que dis-je ! Il était prit de vitesse, c'était bien jouer de sa part. C'était un des rares moments où on pouvait jouer avec les réactions de Juni ainsi que son savoir faire. Le garçon nécessitait d'un temps d'analyse, certes court mais assez pour analyser son interlocuteur. Le temps lui avait manquer, il l'avait juger mais pas aussi vite qu'il le voulait.

Désormais, elle était déjà sur lui, se plaçant de manière féline et experte. A croire qu'elle avait des années d'expérience devant elle. Jun sursauta, pauvre enfant cardiaque. Il ravala sa salive tandis qu'elle lui attrapait le menton. Un " Eh ? " de surprise lui échappa, excusez-moi mais il fallait que le place ! L'interjection (non, là j'invente) typiquement japonaise ! Juni réorganisa en vitesse c'est idée, avec un train de retard en comparaison de la rousse. Son menton était déjà en sa possession ...

Il lui adressa un doux regard innocent. Son sourire s'étendit sur sa fausse tête d'ange comme un étonnement sincère. Je dis bien comme. Il est pas naïf à ce point. Il n'est pas naïf ! Il devait jouer sur un registre différent, ou pas. Elle était sensuel et attirante, lui jouait la comédie du novice trop pure. Sauf si elle aimait ce genre de personne, il se faisait avoir en beauté.

- Anna-neechan ? susurra t-il d'une voix enfantine qui manqua de lui écorché les lèvres, tu essaies de voir les sous-vêtements de tout les nouveaux que tu rencontres ?

Sa voix claironnait un discours d'enfant. Mais son timbre s'évanouit peu de temps après, lorsqu'il comprit qu'elle regarda la marque. Dolce&Gabanna, que voulez vous. Il reprit d'un ton connaisseur et bien plus virile que les conneries à lui arracher la langue qu'il avait déblatéré :

- Eh mon parfum est du même créateur ! The One, tu veux sentir ?

Il fit sa proposition en inclinant sa tête dangereusement, de façon à laisser son cou et son oreille libre. Oui, on met aussi du parfum derrière les oreilles, c'est chic. D'ailleurs, Junichirô sentait dangereusement bon. Il possédait une fragrance très personnelle et à tomber par terre. Une odeur qui rendait presque fou, trop sensuel et irrésistible. Excusez-moi mais il porte le même parfum que moi, j'ai un mélange d'odeur sur moi, ça me rend dingue (fin du speech du narrateur. Il est tard et intervient trop souvent.) Une effluve indéfinissable. Elle enivrait, je dirais même, qu'on ne pensait qu'à elle une fois qu'on s'y focalisait.

Au moment où la rouquine entama son récit, Jun sentit son Blackberry vibré. Il jeta un coup d'œil à la rousse et se focalisa sur son téléphone, c'était Ao. Il sourit et orna le discours d'Annabelle de quelque remarque distante et des " Hm. " approbateur, faut pas croire mais il écoutait ! Il pianota sur son gadget téléphonique tandis qu'elle aborda le sujet des liaisons dangereuses.

Le rouquin releva la tête brusquement et se mit plus près d'Annabelle, je ne suis pas sur qu'être plus près de quelqu'un aide à la compréhension. Peut-importe.

- Les Liaisons dangereuses ? Bien-sûr que je l'ai lu ! Je l'ai dévoré et même lu plusieurs fois ! C'est un classique et un des meilleurs. La Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont sont des personnages admirables. Je suis flatté que tu me compare à lui.

Il envoya son mail et s'assit en face d'elle, jetant sa tête en arrière pour regarder le ciel. Il faisait nuit maintenant, mais les étoiles étaient cachées, les lumières de la ville ne permettait pas de voir le ciel sous sa vrai apparence. Un peu pareil pour Juni. Il s'installa, sans qu'il y prête attention, dans une position au tendance attirante. L'angle qu'il formait avec ses épaules lui laissait tomber sa veste sur une de ses épaules et sa chemise lui glissait à son tour. C'est quand on danse en déhanchant trop bien, on prend l'habitude (c'est pas clair hein ?)

- La France est un rêve, la langue est belle et la gastronomie réputée. Je n'ai pas eu l'occasion de confirmer certains rumeurs tel qu'une belle architecture, un patrimoine, les femmes et les créateurs. Ca ne doit pas être pour rien qu'on l'appele le Pays de la Mode.

Il rebaissa la tête et sourit à Annabelle, problème de langue ? Tiens donc.

- Eh ? Le japonais doit-être trop facile comparé au français ! Mais j'aime beaucoup la France pour des nombreuses raisons. Mon père m'en parle souvent, il va dans beaucoup de pays pour son travail. Il a des firmes dans les quatre coins du monde. Mais je suis japonais des deux côtés, et l'unique héritier des Besshô. J'ai toujours vécu ici, ou presque. Mes parents habitent un peu plus loin, on m'a envoyé à Crystal parce que j'étais sois disant talentueux.

Il se crispa pour dire ce qu'il refusait toujours d'admettre. C'était un génie et ça le forcerait à reprendre la Multinational de son père, il refusait catégoriquement de s'enfermer dans l'économie. Jun est un artiste, que diable ! Il mentait sans arrêt sur ses capacités et venait parfois à rater ses examens pour aller à l'encontre du choix parental ... Il se pourrissait, avait créer l'Elite. Pas que pour son avenir, c'est aussi un sale monstre, je ne nis pas !

- Tu te plais au Japon ? C'est beau, non ?

Jun se leva et tandis sa main à Annabelle pour l'inviter à se lever. Il risquait de bien s'entendre ses deux là.

- Suis-moi, je vais te présenter à quelqu'un !

La jeune fille parlait rarement autant, surtout en si peu de temps. D’ordinaire, elle était assez solitaire, restait dans son coin, et ne parlait que lorsque c’était réellement nécessaire. Ou alors, c’était lorsqu’elle se parlait à elle-même. Bah oui, ça vous arrive jamais à vous ? Enfin, en gros, elle ne parle pas souvent quoi. Elle chante plus que ce qu’elle ne dialogue, pour vous dire. Il fallait dire qu’elle n’en avait pas vraiment l’occasion non plus, vu qu’elle n’avait pas d’amis, pas ici en tout cas, autant le dire franchement, Annabelle n’est pas le genre de personne sociable, et en même temps, elle l’est. Comprendre cette adolescente est impossible, car toute sa personne est paradoxale, elle se contredit dans ses actes, ses gestes, ses décisions et ses paroles. Elle-même serait incapable de se décrire. Elle aime et elle déteste tout. Comme elle adore et exècre la solitude. Dans tous les cas, elle se surprit toute seule à lui parler ainsi en moins d’une heure.

« Explique-moi comment tu me mets, hm, aussi…à l’aise ? »

Oui, parce que la rouquine était très troublée de cette sensation. Elle qui était constamment oppressée, surveillée, elle en devenait paranoïaque, et là, avec lui, elle se sentait bien. Etrangement, elle ne l’expliquait pas. Mais d’un certain côté, elle avait l’impression qu’il lui ressemblait plus que ce qu’il n’y paraissait. C’était peut être pour ça, elle n’avait pas besoin de jouer un jeu. Annabelle sortit de ses songes et leva son regard vers lui.

« Oh, des tas de choses. Ca dépend. Il y a les groupies, les mecs qui t’admirent, ceux qui te détestent…J’entends de tout. T’es assez souvent le sujet de conversation des filles de ma classe.»

La rebelle ne trainait évidement pas avec elle, non, ça va de soit. Elle était toujours seule, elle choisissait ses amis selon une liste rigoureuse de qualité et de critères de sélection, et personne de sa classe n’avait ces dits critères. Et oui, que voulez-vous, elle ne traine pas avec des bouzeux ou des prolétaires. Juni’ lui désigna son propre paquet de cigarette, des Winston, Annabelle lui offrit un sourire sublime pour lui montrer qu’elle appréciait les goûts en la matière du jeune garçon.
En tout cas, son petit tour pour lui grimper dessus avait marché comme elle l’avait prévu. Elle avait réussit à le troubler, ne serait-ce quelques instant. Et oui, elle troublait, choquait toujours les autres. Annabelle est le genre de fille directe, elle peut être patiente, mais généralement elle ne l’est vraiment pas. Il lui faut une bonne raison, ou alors, c’est par manipulation. Pour en revenir à nos moutons, et d’ailleurs celui-ci était plutôt agréable à regarder. Fière d’elle, Annabelle sourit moqueusement, elle faisait de l’effet, et elle le savait. Elle l’avait surtout surpris, car il devait ne vraiment pas s’y attendre le pauvre. C’est sur que c’est pas tous les jours qu’une petite Frenchi que vous connaissez depuis moins d’une demi heure se met ainsi par-dessus vous.

« J’osais pas te l’avouer…mais je crois que…J’en pince pour toi ! »

Elle se mit à lui pincer le bras, à le regarder d’un air très sérieux, et à ne plus bouger.

« Pichnettteeeee ! »

Et là, elle ne put pas s’empêcher d’exploser littéralement de rire. Très fière de son humour à deux balles. Ben ué ! C’est de l’humour français xD ! Elle s’essuya un coin de l’œil où une larme s’était formé tellement elle avait rit puis reprit son sérieux.

« Tu as tiré une de ces têtes… Et pour te répondre, ça dépend du nouveau…» dit elle avec un sourire on ne peut plus provocateur.

Elle se pencha pour sentir le parfum du bishou et inspira profondément avant de tirer un air satisfait.

« Pas mal ! C’est limite envoutant. J’aime les parfums pour homme. Personnellement, je mets du Chanel n°5. Mais prends garde à toi lorsque tu me montres ton cou, je pourrais avoir envie de le mordre, ou de le lécher…»

Directe, encore. Au moins, c’était dit. Quand elle était attirée par quelque chose, elle le faisait comprendre. Un côté Merteuil ? Certes, on ne pouvait pas nier qu’elle était sans nul doute aussi séductrice et manipulatrice qu’elle. Les prunelles vertes de la rouquine se dirigèrent vers les mains de Junichiro qui répondait à un mail. Visiblement vexée d’être ainsi mise de côté, elle le prit comme s’il s’ennuyait de se présence.

« Si je te gène, dis le hein. Jpeux retourné frapper un arbre. » Déclara t-elle d’un ton froid.

Annabelle fit la moue et se mit à arracher de l’herbe. Elle n’aimait pas être au second plan. Il se rattrapa néanmoins très bien en répondant parfaitement à toutes ses questions, ce qui lui prouva qu’il avait écouté malgré qu’il ai bizuté sur son portable. Il avait lu et aimait les liaisons dangereuses, il gagnait un bon point. Il finit par se mettre face à elle, et continua de lui répondre.

« Pour moi le français est d’une facilité excessive, enfin, normal. Mais les personnes qui veulent l’apprendre ont beaucoup de mal, c’est sur. Le japonais et le français sont deux langues compliquées. Hm, talentueux, n’est-ce pas ? S’ils le disent, ça doit être vrai, non ? Tu es modeste ce coup ci ?»

Elle était ironique, elle ne pouvait pas se douter qu’elle avait une sorte de génie face à elle.

« Mui, disons que l’Amérique et la France me manquent. C’est différent ici. Il y a certains visages que je souhaiterai revoir, vraiment… »

Elle se tût. Elle trouvait déjà en avoir dit un peu trop. Il n’y avait qu’une personne qui lui manquait, évidement. Annabelle passa ses bras autour de ses jambes et ne dit plus rien jusqu’à ce qu’elle le voit se lever et lui tendre la main.

« Oh ? Je te préviens, je fais pas dans les plans à trois hein ! »

Elle sourit narquoisement, puis se saisit de la main du garçon.

« Ou m’emmenes tu donc ? »

A l'aise ? Il rendait les gens à l'aise ? Dernière nouvelle. Ce n'était pas étonnant venant des partisans de l'élite, mais pour une fille qu'il connaissait à peine. Si on récapitulait, il s'était montré agréablement aimable, gentil et avait joué son beau gosse sorti d'une école réputé. Certes, vu comme ça on ne pouvait être qu'à l'aise. Et si elle l'était, c'est qu'elle était comme lui, non ? Déduction, c'est logique mon cher Watson !

- Peut-être parce qu'on s'attire comme des aimants ?

Il marqua une pose et rit de manière amusée.

- Ou parce qu'on se retrouve comme Valmont et Merteuil ?

C'est un time paradoxe, normalement, c'est avant qu'il aborde Valmont et Merteuil, ça change quoi, hein ?

Un pincement aiguë suivi d'un haussement de sourcil suspicieux ? D'où il sort ce délire ? Elle en pinçait pour lui au sens propre. Jun resta stoïque en la regardant. C'était trop drôle et trop inattendu. Une chute, c'est le cas de le dire. Il se dérida et lui poussa la main d'un mouvement doux. Il ne s'agit pas d'un mouvement méchant ni hargneux, c'est un plus taquin et une manière de lui dire " Te fous pas de ma gueule ! " En riant bien sûr ! Un peu de bonheur que diable !

- Je dois être un nouveau hors norme ! formula Jun d'une confiance prononcée.

Passons, nous vivons dans le présent mes amis !

Jun écrivait son mail quand il remarqua qu'Annabelle préférait qu'on s'intéresse à sa personne. Voilà qui était compréhensible, mais sans ça, elle ne rencontrerait pas l'Elite. Du moins, elle avait fais la rencontre avec le numéro un. C'était une partie gagnée en sa faveur. Junichirô lui adressa un geste désapprobateur, il lui expliquerait plus tard. Il était dans la nécessité d'envoyer son message.

Modeste ? Vis-à-vis de son niveau intellectuel. Il le voulait précisément. Plus, il se plaçait sous la barre qu'il atteignait actuellement. Il posa sur Annabelle un regard méfiant. Le genre d'attitude distante et renfermée dès qu'on évoquait ses moindres capacités. Jun se braqua et serra les dents avec animosité.

- Je ne pense pas, non. Ils s'inventent des capacités que je n'ai pas du tout ça pour quelques arrangements familiaux. Mais peu importe. Je suis à Crystal et c'est un fait.

Il coupa court. Annabelle ne semblait pas ouverte non plus à parler de ses connaissances. D'un point de vue objectif, ça ne regardait pas Jun. S'il tenait à le savoir, il y arriverait bien, mais ce n'était pas le moment de s'en faire une ennemie.

Avancement rapide, reprise de l'action ! Je vais arrêter de speeder dans mes postes moi.

- Un plan à trois ? s'esclaffa le jeune adulte à la belle trogne, qui à parlé de sexe là dedans ?

Jun balança ses mots avec ironie et lui tira la langue d'un air taquin. Il était très sérieux, c'est juste une réunion entre collège, dis comme ça. Et, il en apprendrait plus sur lui.

- Au billard, Ao Quan est là-bas. Si tu as entendu parler de moi, tu auras sans doute entendu parler de lui.

Jun lâcha la main de sa nouvelle connaissance dès le moment où son téléphone se remit à vibrer. Il s'excusa auprès d'elle et répondit activement au message. Il y serait dans une dizaine de minute, tout au plus. Pas la peine de prendre un taxi, la ville est bien plus belle la nuit.

Il emboîta le pas et n'attendit pas qu'Annabelle le suive. Il parla du Japon, de la langue et de la ville. Lui expliqua ce qu'il y avait de bien ici et la différence qu'il avait pu voir lorsqu'il avait voyagé aux Etats-Unis. Cependant, il s'arrêta dans son blabla pour s'inquiéter de sa propre personne.

- Dis, est-ce que tu as entendu parler de la Fox ?

Il attendait et se prépara à analyser toute réaction. Il en jugerait si elle était pour eux, si elle en avait au moins la connaissance et si elle était susceptible de connaître la moindre chose à leur sujet.

Des aimants ? C’était une théorie parmi tant d’autre. Par contre, qu’il les compare à Valmont et Merteuil, ça lui plût beaucoup. Comme dit précédemment, elle adorait se personnage. Et le détestait en même temps, encore un joli paradoxe chez notre douce et calme rebelle. – Oh regarde-moi cette antithèse !- Merteuil était à elle seule l’incarnation de la luxure et de la majorité des péchés humains. Quelques fois, elle préférait se comparer à Tourvelles, et rêvait d’être comme elle. J’ai bien dit quelques fois. D’ailleurs, c’est révolu. La seule personne qui avait réussit à la rendre bien et à présent loin, très loin d’elle. Il valait mieux qu’elle l’oublie. Si seulement, elle en était capable.

« Je suis bien mieux que Merteuil ! »

En disant mieux, c’était pire, qu’il fallait comprendre. En gros, elle était plus « dangereuse » qu’elle, car elle se considérait plus manipulatrice, et que c’était une plus grande séductrice. Elle fût en tout cas très fière d’avoir réussi à dérider le jeune homme, et provoquer son rire. Annabelle n’était pas une grande comique, loin de là. L’éducation, sans doute. C’était assez rare pour elle-même de rire. Nous avons là une fille fort étrange non ? Du tout, je suppose que ce n’est qu’une manière d’être, et elle possède la sienne. Cela ne veut pas pour autant dire qu’elle ne sait pas s’amuser, loin de là. Mais pour elle, rire, c’était un privilège offert uniquement aux personnes dont elle était très proche.

L’attitude qu’adopta Jun’ lorsqu’elle se mit à parler de ses capacités le surprit quelque peu. Il s’énervait presque et se braquait.

« Reste zen. Ce n’était pas un reproche. Moi je suis à Crystal parce que c’est la seule école qui a bien voulu de moi. Quoi que, c’est surtout parce que ma mère a réussi à faire céder cette école uniquement aussi. »

Elle fut rassurée qu’il ne lui demanda rien sur les sous entendus qu’elle faisait à propos des personnes qui lui manquaient. Elle avait l’habitude d’avoir à faire à des gens curieux, qui l’harcelaient de question, et qui, finalement, n’arrivaient qu’à attiser sa colère et se faire frapper, engueuler bien comme il faut, ou, dans le pire, mais le plus souvent des cas, la faire pleurer. Et oui, il ne faut avant tout pas oublier que la jeune adolescente est quelque peu dépressive sur les bords. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle devait régulièrement consulter un psychologue, qui ne lui servait absolument à rien, étant donné qu’elle ne disait pas un mot durant les séances, mais, il lui prescrivait des médicaments à base de lithium. Ceux-ci étaient très efficaces chez la rebelle, et elle se sentait généralement mieux après en avoir prit. Seulement, elle avait parfois tendances à abuser sur les doses et cela la mettait dans des états inimaginables… Elle en avait abusé depuis sa rupture avec Ashley, enfin, concrètement, elles étaient toujours ensembles. Mais à un continent de distance, l’amour était-il encore vivable ? Oui, ça l’était, mais c’était trop dur à vivre, encore plus que si elles s’étaient réellement séparées.

Annabelle finit par se reprendre, un long sourire moqueur s’étala sur ses lèvres.

« On sait jamais, on m’a dit de me méfier des japonais, qu’ils étaient tous obsédés par le sexe ! »

Jin finit par lui expliquer où il souhaitait l’emmener. Elle hocha la tête. Oui, elle avait déjà entendu parler d’Ao. Le meilleur ami de Jin, d’après ce qu’elle avait entendu.

« Oui, il est dans ta petite bande, si je puis dire. Il est mignon, lui aussi, dans son genre. »

Le bishou commença à marcher en direction du billard, Annabelle le suivit, intervenant quand il le fallait à leur discussion sur le Japon. Il finit par aborder un sujet plus intéressant. La Fox. Ahah, elle s’y serait presque attendu, sans vraiment savoir pourquoi. Instinct féminin, sans doute. Oui elle en avait déjà entendu parler. On lui avait même proposé de l’intégrer mais elle avait catégoriquement refusé, car leurs principes étaient tous les contraires des siens. Elle aimait rabaisser les autres, elle aimait montrer sa supériorité, elle aimait son argent et les avantages qu’il représentait.

« Oui, à plusieurs reprises. Des idiots qui ont du temps à perdre. Je suppose qu’ils sont vraiment stupides pour s’attaquer à vous. Personnellement, ils m’abusent. Je sais qu’il y a un membre dans ma classe, il a essayé de m’engager, ce prolétaire… Il a essayé de me charmer après ça, je lui ai répondu à ma façon…»

Elle lui épargna les détails. Mais elle n’avait pas de doute qu’il comprendrait où elle voulait en venir. La rouquine se remit à parler de son avis négatif sur l’organisation qui visait à abattre l’élite. Pour elle, ils n’étaient que des cafards à éliminer, ils étaient inutiles.

« C’est loin encore dis moi ? »

On lie souvent les adolescents couvèrent de boutons purulents immatures, pré-pubères et très certainement loin de leur développement sexuel, à des bêtes assoiffés de sexe. De là à englober toute une population, ça dépassait l'entendement. Le garçon roux eut un mouvement de recule dédaigneux, niveau compréhension, il était loin d'être au même stade que les Français. Une prestance suspicieuse piqua le visage de Jun. Non désireux de vouloir savoir d'où elle tenait un tel jugement, le Roi de Crystal réfléchit quelque instant. Les idées s'organisèrent posément dans sa tête ... Alors le Japon, on peut éventuellement penser Otakus, les Otakus visionnent des hentais dégueulasses. Si c'était l'image reflétée par le Japon, voilà qui était bien loin d'être une glorieuse conquête ! Le Pays du Soleil levant aurait-il du soucis à se faire ? Pas à ce point. En tout cas, la théorie de l'Otaku tenait la route et arracha un ricanement des cordes vocales du génie caché. Ricanement, il dissimulait un embarrassement aiguë au fond, il passait vraiment pour ... un otaku ?

- Eh j'ai vraiment l'air obsédé par le sexe ? Quel divine image !

Junichirô secoua la tête pour chasser la vilaine image qu'Annabelle avait réussi à lui ancré dans la tête. Dieu qu'il aurait été laid, plein de boutons, des lunettes affreuses. Passons, il est mieux comme il est. Conscient qu'on pouvait trouver mieux que lui ailleurs, il avait une prestance et un charisme original. Son visage avait des traits peu communs, à la fois intriguant et attirant. La magie de l'héritier Besshô qui l'a voulu.

A croire qu'il avait bien fait de penser à son physique, Annabelle abordait le sujet physique d'Ao Quan. L'Elite était réputée pour être composé de garçons charmants, pas spécialement adorable caractérielle-ment, même vraiment pas et s'entourait toujours du mieux qu'ils pouvaient.

- Je ne m'entoure pas de n'importe qui, n'importe où. T'es au courant pour nous, non ? Si je dis N# I ... ça te parle ?

Il l'avait dit. Il aurait pu le clamer haut et fort sur tous les toits, ce n'était plus un secret pour personne. Junichirô, Elite et Numéro Un, tout le monde le savait, ou presque et tout le monde savait de quoi il était capable. Jun pouvait bien essayer de fuir la réalité, se replier dans un mutisme ou dans une quelconque remise en question, il était pris au piège sur son propre échiquier. Il l'avait formé, avait trouvé ses adversaires. La partie restait à être gagnée, c'est une autre paire de manche.

Son esprit commençait à se perdre. Ce genre de sujet l'obsédait, finissait la plupart du temps par une crise de tachycardie. Le Roi de l'échiquier se montrait être réputé pour s'énerver tout seul. Peut-importe les circonstances, il se montait la tête et se rendait malade pour peu de choses. Les pourris gâtés sont gavés de problèmes, l'explication et dans leurs éducations.

Fox.

Un terme agressant, traumatisant. Un des seuls termes qui abasourdissaient Jun. Aussi bien dans la sonorité que dans la connotation, surtout la connotation. Eux, ils les cherchaient à tout prix. Connaître les membres, leurs projets, celui derrière cet énorme conspiration contre l'Elite. Qui pouvait avoir l'audace d'ériger une division pareille ? Le coeur de Junichirô fit un bon dans sa poitrine, lui arracha un gémissement dissimulé par une grimace. C'était comme d'habitude. L'incapacité à garder son calme au son de " Fox " le détruisait intérieurement.

- Tu ... tu connais des membres de Fox ? balbutia le jeune homme abasourdi, comment tu ... des étudiants ?

Jun se tut net, ses jambes refusèrent d'avancer. Ses facultés intellectuels restaient bloqués sur la Fox, elles ne retourneraient pas en arrière. Bien que Jun sentait son rythme cardiaque atteindre des battements vertigineux qui devait résonner deux mètres plus loin, tous ses sens s'étaient arrêtés sur Annabelle. C'était elle, elle qui trouverait la solution, les membres de Fox. C'était d'elle dont il avait besoin. Annabelle était l'élu de l'Elite ? (comme Natsuo l'est pour Fox ? * Mais taggle ! *)

Il coupa court et accéléra son processus de réflexion et remit en route la machine infernal qu'était son cerveau, bâclant sa réponse.

- C'est pas très loin ... Ca paraîtra déplacer mais j'ai absolument besoin de toi. Je suis submergé d'audace, je sais. Est-ce que tu pourras travailler pour moi ?

Ca ne voulait pas dire qu'elle serait un membre à part entière de l'Elite, ou pas encore. Mais elle agirait pour son compte. Personne n'était censée savoir qu'Annabelle avait un lien avec Junichirô, elle pourrait mentir sur ses intentions. Il suffisait qu'elle accepte, elle aurait une occasion en or de gagner la confiance de Jun et il fallait faire vite. Fox prenait de l'ampleur ... C'était maintenant ou jamais.

Tout en marchant, l’adolescente jeta un coup d’œil à ses ongles. Ils étaient beaux. Elle n’était pas une de ces adeptes de la french manucure en excès, elle trouvait ça horrible. Non, elle gardait ses ongles au naturel, c’est comme ça qu’elle les aimait elle. C’est vrai quoi, quand elle voyait les japonaises qui réussissait à faire des choses inimaginables sur leurs ongles, comme mettre des chaines, des perles, ou des trucs comme ça, elle trouvait ça incommodant. C’était trop exagéré. Elle détestait, elle aimait les gens naturels. Bref. L’avantage avec les garçons, c’était que ce genre de chose les préoccupait peu. Vous avez déjà vu un mec avec les ongles refait ? Oh, ça existait sans doute, mais c’était très rare à voir. Et Annabelle n’aimait vraiment pas la féminité sur les hommes, et vice versa. Comment faire un long paragraphe qui ne servira strictement à rien pour l’avancée du rp…
Donc, Annabelle jeta un coup d’œil à son interlocuteur qui parraissait surpris de la comparaison que venait de faire la jeune fille. Elle avait tort alors ? Visiblement oui, les japonais n’étaient donc pas tous des obsédés qui s’excitaient devant des jeux ou des mangas hentai ? Voila qui est quelque peu rassurant. Y’avait au moins un garçon net ici.

« C’est pas ce que j’ai voulu dire, mais après tout, qui sait, je te connais pas encore comme il faut… ! »

Elle le cherchait ? Pas spécialement, mais elle le taquinait. Il n’avait rien d’un obsédé, mais alors, du tout. Il dégageait une sobriété qui faisait de l’effet. Il était classe, un peu comme Baudelaire. Parlant de cliché, le Japon n’était pas la seule victime de ceux-ci. Les français eux aussi, en avait pas mal. Désolée, mais le stéréotype du français en tricot de peau, béret, et la baguette de pain sous le bras, c’est fini. De même que nous ne nous déplaçons ni en calèche, ni en cheval. Non messieurs ! Et nous avons la même technologie que vous. Qui l’eut cru ? Je sais, ça vous choque, mais bon.

« D’ailleurs, ça n’a aucun rapport, mais quel âge as-tu ? »

Il se désigna ensuite comme le numéro un. Annabelle se mit à sourire de plus belle. Nous y voilà donc. Il s’identifiait enfin comme le leadeur de l’élite, elle n’attendait que ça. Evidement que ça lui parlait. Qui n’était pas au courant de cette histoire là à Crystal ? Même les nouveaux étaient prévenus dès leur arrivée. Il n’y avait que les neutres, qui feignaient n’être au courant de rien en ce qui concernait l’élite, ou fox. Tout le monde craignait d’être prise pour cible. Tout le monde savait de quoi l’élite était capable, et c’est ça que la rebelle aimait. Etre crainte, respectée, dominer tous les autres, et faire régner la loi. Oui Annabelle est une sorte de remake de tyran. D’autant plus que c’est une très grande fan d’Hitler. Elle n’est pas nazi ou antisémite pour autant, loin de là. C’est juste qu’elle admirait qu’un seul homme puisse manipuler autant de monde et imposer sa doctrine à toute une nation.

« Hm, ça va de soit, bien sûr, moi aussi je prends soin de choisir mes fréquentations. Quand à l’élite, qui n’en a jamais entendu parler ? Je sais que tu l’as fondé, et que tu la diriges. »

Elle porta des accentuations sur les « tu » de sa phrase, pour bien montrer qu’elle savait que c’était lui le cerveau de la bande, et personne d’autre, ainsi qu’elle en était bien consciente. Annabelle triait ses amis, Junichirô en faisait autant. Super, un nouveau point commun ! Ils étaient sans nul doute sur la même longueur d’onde. C’était rassurant. Elle pourrait peut être en faire son ami.

Le bishou se mit à réagir lorsqu’elle venait de lui dire qu’elle connaissait un membre de Fox. Elle haussa un sourcil. En réalité, elle n’était pas très surprise de la réaction qu’il venait d’avoir, mais elle pensait qu’elle ne lui apprendrait rien, qu’il devait déjà être au courant. Il faut croire que non. C’était donc ainsi que commençait son histoire parmi eux.
« Oui, des étudiants, ça te surprends? Ca m’étonne de toi, je pensais que tu le savais déjà. Ils ne sont pas particulièrement discrets pour la plupart. C’est facile de les trouver pourtant…. »

Elle n’en rajouta pas d’avantage pour l’instant. Jun’ venait de lui faire une proposition. Annabelle s’arrêta net dans sa marche. Fronçant un sourcil et relevant l’autre. Travailler pour lui ? Dit de cette manière, ce n’était pas très tentant.

« Pardon ? Travailler ? Pour toi ? »

Elle se mit à y réfléchir par deux fois. Ca pourrait être intéressant, mais elle n’aimait pas le terme travailler. Elle avait l’impression qu’elle serait traitée comme un pantin. Néanmoins, le fait qu’il ai besoin d’elle montrait qu’elle pouvait avoir de l’importance, et peut être une parmi l’élite, qui sait. De plus, la proposition était intéressante. Il avait besoin d’elle, il s’en était rendu compte lorsqu’elle avait parler de Fox, et de ses connaissances. Donc, c’était lié à ça. Par déduction, il avait besoin d’elle pour se débarrasser de Fox. Soit, de leurs ennemis.

« Bien. Si c’est pour nuire à Fox, je suis à ton service. Cependant, j’exige d’être traitée en tant qu’amie, et non en tant qu’esclave, serviteur, ou employée. »

Annabelle se disposait à lui poser une question personnelle. Elle en viendrait peut-être à plusieurs si l'occasion lui chantait. Jun ne cachait pas son identité, si ce n'était sur ses problèmes d'héritage familiaux ou sur ses capacités intellectuels. Il répondit posément, comme un enfant à qui l'on demande si âge et ce qu'il fait à l'école. Il avait dix-huit ans et en aurait dix-neufs au mois d'octobre. Jun lui demanda si elle le trouvait plus vieux ou plus jeune et en quoi cette question lui apporterait une quelconque utilité. D'un point de vue social, on est toujours avancé lorsqu'on connait l'âge de quelqu'un.

Ah, l'Elite.

Personnellement, Jun était parfaitement conscient que des bruits couraient sur son Elite, son esprit de lucidité lui rappelait constamment que son image était modelée à l'Elite, l'Elite était modelée à son image. Son échiquier tenait sur un principe d'ordre. Ils étaient sous les ordres de leur Roi. Le Vaisseau de Crystal était un plateau géant. Jun tenait la barre des pions noirs, Fox ordonnait les mouvements des pions blancs. Tout ça n'était qu'une guerre de stratégie. Les blancs jouaient en invisible, leur position demeurait stratégique. Ils jouaient en invisible ; les pions noirs étaient à découverts. L'Elite, tu veux du lourd ? T'en auras ! Un processus de terreur marchait depuis un an et demi, l'inconnu n'existait plus.

Pour ce qui était de Fox, Annabelle eut l'air surprise par l'ignorance de Junichirô au sujet des fidèles chiens de Fox. Il jugea ce point positif. Si elle avait fait partie de Fox et que les membres étaient tenus au secret professionnel, elle aurait nié.

- Je pense que les membres de Fox nous fuit. Ils préfèrent se cacher pour mieux nous espionner, je pense. Ce n'est qu'un avis personnel, mais vis-à-vis de nous, Fox doit vouloir agir secrètement. Ca vaut mieux pour eux. Je ne pense pas qu'ils s'en sortiraient aussi bien si on savait de qui la Corporation était composée.

Désormais, ils parlaient affaire. Dans la famille Besshô, le business avait une place majeure. Jun pouvait chercher à fuir cette mentalité par tous les moyens, il se dévouait à ce destin. Il avait vécu dans ce monde, on l'avait élevé dans cette idée d'ambition et de réussite. Il n'y couperait pas.

Junichirô approuva les conditions d'Annabelle d'un hochement de tête, bien s'entendre avec ses subordonnés restaient un point positif. Même lorsqu'on a une Université entière sous son contrôle, c'est toujours bien d'être vu comme un garçon digne de confiance.

Le roux déposa son bras autour des épaules d'Annabelle et tourna à un angle de rue. Quelques barres de cette rue pour fortunées tardaient à fermer. Les barres pour multimilliardaires ne dormaient jamais en fait.

- Très bien, tu me rendras alors un service en tant qu'amie, confirma Jun avec sincérité.

Il se retourna et lui désigna une enseigne brillante.

- C'est juste là, on peut attendre à l'intérieur. Je te paye quelque chose ? Le serveur me connait de toute façon. Je suis un habitué.

[Qu'est ce qu'on fait après, on change de topic et on se dispatche ? C'est pas vivable les posts à plusieurs (c-a-d plus de trois quoi.]

La rouquine suivait toujours tranquillement le jeune homme qui les menait jusqu'au lieu où il devait lui présenter un autre membre de l'élite. Pour l'âge, elle lui répondit que c'était plus par curiosité qu'autre chose. Pour sa part, elle avait dix sept ans. Si Jun' aurait été considéré majeur en europe, Annabelle savait qu'au Japon, c'était plus tard. A vingt ans, si sa mémoire était bonne. C'était assez embétant pour la jeune fille qui n'attendait que de pouvoir profiter de sa majorité. Tant qu'elle vivrait ici, c'était raté. Dans tous les cas, le bishou était donc son ainé. Ca pourrait se réveler pratique dans le futur. Qui sait.De toute façon, Annabelle ne choississait jamais ses relations, amicales, sexuelles ou amoureuses, au hasard. Il fallait qu'elle y trouve une utilité, un but, une valeur. Se lier avec lui, c'était anéantir Fox. Avec elle, il pourrait commencer à réussir ce but. Ils sortiraient vainqueurs tous les deux, c'était pour leur argent.

L'adolescente sortit une nouvelle cigarette et redemanda à son interlocuteur une nouvelle fois son briquet. La prochaine fois, elle tacherait de ne pas l'oublier, car elle trouvait ça agaçant de sans arrêt devoir demander du feu à quelqu'un d'autres. Surtout qu'elle fumait assez souvent.La cigarette l'aidait à se calmer et à rester zen, en quelque sortes. Elle gardait mieux son sang froid après une bonne cigarette. Imaginez l'effet qu'un joint lui fait alors. Elle préférait d'ailleurs fumer que de prendre ses médicaments, lorsqu'elle se sentait mal, et qu'elle commençait à déprimer.

"C'est évident. C'est un troupeau d'agneau qui se mesurent à une meute de lions. Ils savent que s'ils ne sont pas prudent dans le moindre de leurs gestes, ils se feraient découvrir et vous pourriez lancer votre dévolu sur eux. Seulement, ils ont engagés quelques idiots qui ne savent pas être discrets...Une aubaine pour nous, au final."

Annabelle se considérait à présent dans le groupe. Pas encore officiellement comme une élite, mais, elle avait son importance, et elle le savait. Elle allait changer les choses, apporter sa marque, et son grain de sel. Le plan contre Fox pouvait avoir une avancée grace à la révélation qu'elle venait d'offrir au numéro un. La rousse avait sa petite idée pour essayer de démasquer certains membres de Fox. Mais ce n'était pas sans risque, enfin, pour elle du moins. Junichirô accepta les demandes qu'elle venait de lui faire. Elle lui sourit, dévoilant une dentition parfaite et releva un sourcil amusé lorsqu'il passe son bras autour d'elle. Elle se laissa faire, cela ne la genait absolument pas. Et elle savait pertinement qu'il n'y avait aucune équivoque.

"C'est entendu Jun-kun!"

Ils finirent enfin par arriver au bar. Il lui proposa un verre, Annabelle hocha la tête positivement

"J'ai quelques petites idées pour Fox. Je t'en ferai pas quand Ao-kun sera là..."

(Pas très inspirée =.= soit on change, soit on dit à jer de venir ici, comme tu veux!)

Ao venait de quitter Koyuki, cette fille étrange qu’il avait rencontrée un peu avant. Il errait maintenant seul, dans les rues de Tokyo. Il sortit son téléphone alors, regardant l’heure. Il était 22h35. Il était en retard pour le rendez-vous qu’il s’était fixé avec Junichirô. Cette mini balade avec la miss Koyuki l’avait tellement intrigué, qu’il n’avait pas vu l’heure passer. Ao Quan accéléra alors un peu le pas, pour ne pas trop les faire attendre non plus. Malheureusement pour lui, cette soirée, il y avait beaucoup de monde dans les rues, et il avait du mal à circuler. Avec lui, tout tombe dans les moments ou il ne faut pas. Désespérément, il essaya de se frayer un chemin parmi la foule. Malheureusement, même comme ça, il avançait lentement. Dernière solution, les petites ruelles sombres.

Il se dirigea vers l’une d’elle, mais ne les ayant jamais prises, il ne savait pas vraiment ou il allait. De plus, ce n’était pas vraiment les lieux que les gens de sa classe fréquentaient, car ils sont très souvent mal famés. Heureusement, il n’y rencontra personne, comme si tout ceux qui aurait du être la le connaissait et voulait l’éviter. C’est là que la paranoïa d’Ao commença à lui prendre. Il fallait qu’il quitte ces ruelles au plus vite, sinon, ses crises deviendront plus importantes. Il commença alors à courir a travers les ruelles, qui lui paraissaient sans fin. Quand enfin, il vit une lumière blanche (XD). Il atterrit alors dans une rue tout ce qu’il y a de plus normale, et pas n’importe quelle rue. Par chance, il était tombé juste en face du bar/billard ou il avait rendez vous.

Il s’y précipita alors, ouvrant violemment la porte du club, et celui-ci était complètement essoufflé. Il regarda alors la salle, et il entrevue Junichirô. Il était accompagné de la demoiselle dont il se posait tant de question depuis qu’ils en avaient parlé au téléphone. Ao se dirigea lentement vers eux, les deux personnes étaient déjà assises, et paraissaient décontractés et détendus. Ao arriva alors à leur niveau, et fit une petite tape dans le dos de Jun pour le saluer.

’’ Yo ! Désolé, je suis en retard ! La fille que je t’ai parlé au téléphone ma fait rester avec elle plus longtemps que prévue, et par malchance, les rues étaient bondés ! J’ai du passé par les ruelles…’’

Son regard s’attarda alors sur la fille qui accompagnait Junichirô. Brune, aux yeux clairs, assez belle, mais ce n’était pas le genre d’Ao. Son caractère se voyait à son allure, pensait-il alors sur le moment. En bref, elle n’avait pas l’air d’être une fille très facile. Il se présenta alors à elle.

’’Zhuang Ao Quan ! 2nde année à Crystal Ship !’’

Ao Quan s’assit alors à coté de Jun, et commanda au serveur un verre de Champagne. Le serveur le lui amena assez vite, et Ao le but d’une traite. Il regarda alors Jun avant de commencer à lui dire assez discrètement quelques mots.

’’C’est d’elle que tu parlais ? Alors, ennemie ou amie ?’’

Il regarda de nouveau la jeune fille. Même si Ao avait plusieurs choses à dire à Jun, vu qu’elle était la, elle passait en priorité dans sa conversation avec lui. Vu que Ao n’avait pas eu de nouvelle informations sur celle-ci depuis qu’ils ont arrêté leurs conversation au téléphone, il ne savait rien des réponses qu’elle avait dit à Jun, et pouvait très bien faire semblant d’être de leur coté. Néanmoins, comme Ao faisait confiance à Jun, s’il lavait amener avec lui, c’est qu’il n’y avait aucun risque.

Junichirô avait mené son hôte - si on pouvait dire, jusqu'à une table reculé par rapport à la salle. L'ambiance était cosy, sombre mais décontractée. Une chaleur douce, mais agréable baignait les visiteurs dans un sentiment de bien-être. Plus pour les habitués que pour les nouveaux venus, mais ils se faisaient rapidement à l'endroit. Il commanda deux vodka purs, une pour lui et pour une elle. Son péché mignon, la vodka. A chaque soirée, c'était lui qui se tâchait de rester près de sa précieuse bouteille de l'est. Toujours importer, une vodka purement russe, dans le cas contraire, elle perdait et son goût, et son intérêt. Junichirô n'avait pas été élevé parmi les manières dont adolescents d'aujourd'hui se rythmait à coup de : buvons pour être raide. Jun savait apprécier un bon alcool, cette faculté lui permettait d'être plus mature que certains. Enfin, on se prive pas d'une bonne bouteille de champagne rosée pour être bien non plus, un peu d'amusement que diable ! Jun discutait de tout et de rien avec Annabelle tout en fumant. Si je dis pas de bêtise, la lois n'est pas passé, il y a encore des endroits fumeurs et non-fumeurs. Enfin, pour une lois ... on est pas à ça près.
Junichirô ne se bousillait pas la santé pour autant. Certes, il avait des habitudes de toxicomane entre la nicotine et la caféine mais il ne fumait que des lights, prenait des espresso et ne buvait pas à s'en rendre malade. On aurait pu dire qu'il était pourri jusqu'au sang par des habitudes de rupins, mais sur le point de sa santé, il était - presque - respectable.

Un bruit de porte qui claque. Quelque acclamation commune et distingué.
Ao venait d'entré.

Junichirô reconnaissait le ton enjoué du barman qui recueillait dans son billard ses meilleurs clients. Puis, une tape amicale dans le dos. Le rouquin sourit affectueusement à son ami et ponctua son geste d'un espèce de " Salut, mec ! " Parce que je me suis pris de passion pour " Eh, meuf ! ". Junichirô, en bon samaritain bien élevé fit une brève, mais explicite, présentation d'Annabelle : Annabelle de Merteuil, une fille de confiance et tel que nous sommes. Il avala son deuxième verre de vodka avec une bonne descente d'habitué et écouta attentivement Ao, pendant qu'il tenait occupé Anna' ailleurs (je ne sais comment d'ailleurs.)
Jun fixa le fond de son verre, les deux mains plaqués contre les bords du minuscule respectable de l'eau de vie brûlant les tripes. J'aime beaucoup la vodka, mais c'est hardcore.

- L'E5 peut la considérer comme une amie. Une vraie, elle est digne de confiance et en plus, il se rapprocha d'Ao pour lui passer un bras par dessus l'épaule et dire à voix basse, elle a des informations sur la Fox. Elle n'est pas à prendre à la légère. C'est maintenant où jamais qu'on la met dans nos rangs, Ao.

Il releva la tête et lui fit un signe significatif qui en quelque sorte voulait dire " Tu me suis ? "

Junichirô siffla Annabelle avec ses doigts - c'est so virile, et lui fit signe de se rapprocher pour entendre la décision de son camarade. Elle ne serait pas - ou pas encore, une membre officielle de l'Elite. Mais si aux yeux de tout les membres actuelles, elle était digne de confiance, la place d'Annabelle aurait une importance cruciale dans l'échiquier. Elle serait la carte maitresse. (Je sais pas jouer au échec, je peux pas vous dire c'est quel pion xD)

[je trouve ça pas trop mal.)

Annabelle prit place auprès de son accompagnateur. Le bar lui plaisait assez, l'ambiance parraissait au goût de la rockeuse. Il n'était pour les gens de classe inférieur, comme elle les qualifiait assez souvent, elle aimait le sentiment que le lieu dégageait, une sensation qu'elle appartenait à un monde différent, supérieur, où tout était permis parce qu'ils avaient l'argent, ainsi que le pouvoir. A vrai dire, pour la jeune fille, ses deux mots étaient synonymes l'un de l'autre. Avec le pouvoir, on avait de l'argent, ainsi que l'argent procurait le pouvoir. Pour la majorité des cas, du moins, car il y avait toujours quelques idiots qui préféraient utiliser leur argent pour des causes valables. Ce n'était pas le cas des Tillman, et encore moins celui de leur héritière. N'oublions pas que l'adolescente est, après tout, une sorte de monstre d'indifférence et d'égoisme. La famine en Afrique? Elle s'en fout. La guerre de l'eau? Contrefiche. Les pauvres? Qu'ils ne croisent pas son chemin, elle ne supportait pas la vision d'un SDF. Pourquoi? Parce que c'était la vision de l'humain dans son état le plus lamentable, le plus deçevant. Etre rabaissé au point de devoir demander aumône aux autres, dormir dehors, boire à longueur de journée dès qu'on avait un peu d'argent, et le gaspiller ainsi ne réglait pas du tout leurs problèmes. L'odeur nauséabonde qu'ils dégageait, leur agressivité quand vous les regardez. Non, elle détestait, d'ailleurs, c'était très souvent qu'elle se battait avec des clochards dans les rues.

Oups, j'ai un peu divaguer. Bref, pas grave, ça vous fait un peu de blabla à lire! Jun' leur commanda une vodka chacun. Très bon choix, Annabelle approuva d'un sourire. Elle et son nouveau amis fumaient donc comme bon leur semblaient, tout en sirotant leur verre. Ils discutaient paisiblement, chaleureusement, Annabelle mélangeait sérieux et humour. Elle était bien ici. Elle était tout simplement elle, avec Junichirô, pas de rôle à jouer, il était comme elle. Elle pouvait assumer son antipathie pour les prolétaires, les foxiens, et autres choses qui la génaient. Elle supposa et espérait qu'il avait le même ressenti. Elle se liait rarement aussi vite avec quelqu'un. D'ordinaire, il lui fallait des semaines pour accorder sa confiance. Certes, il ne l'avait pas encore à cent pour cent, mais il avait quand même au moins la moitié! Ce qui était énorme.

"Il est long..."

Finalement, Ao arriva enfin, quelques minutes après. Au moment où il entra, Annabelle finit son verre cul sec, vidant son contenu d'une traite. Le garçon s'installa avec eux et commanda lui aussi son verre, avant de se présenter à la jeune fille, qui l'accueilla d'un sourire sincère.

"Enchantée, même si je te connais déjà de vue et un peu de réputation. J'espère que l'on s'entendra bien! Je suis Annabelle Tillman, en première année."

Elle commanda un nouveau verre de vodka, pendant que les deux garçons discutaient entre eux. Au moment où ils parlaient entre eux, et par politesse, elle n'écouta pas vu qu'on ne lui demandait pas, son téléphone sonna et afficha que sa mère tentait de la joindre. La jeune fille leva les yeux au ciel en lachant dans un soupir un "god" désespéré qui en disant long. Elle décrocha et ainsi commença une nouvelle dispute avec sa génétrice, le dialogue entre les deux étant en français, elle fut rassurée de savoir que les japonais présents - à moins qu'ils ne sachent parler la langue- ne pourraient pas comprendre ce qu'elles se disaient. Visiblement, son garde du corps avait craché le morceau sur l'evenement de la soirée et Annabelle avait dû donc mettre sa menace en application. Elle avait prétendu que Cliford avait essayer de la violer, son petit mensonge marcha à merveille, il venait de se faire licencier, et sa mère s'excusa auprès d'elle. La discussion se finit en douceur, et elle raccrocha.

La Tillman s'enfila sa nouvelle commande cul sec. Elle tenait très bien l'alcool par expérience. Jun' la siffla, les prunelles vertes de l'adolescente se portèrent alors sur ses deux compagnons qui semblaient avoir achever leur conversation. elle s'approcha donc deux, un sourcil relevé, par curiosité, elle avait hate d'entendre ce qu'Ao avait à dire, à présent.

Peu après sa présentation à Annabelle Tillman, celle-ci se présenta, disant qu’elle le connaissait un peu. Ao eut une réflexion intérieure du genre *Ba moi j’te connais pas !*. Elle était en première année, une kohai de Junichirô et lui donc.
En attendant, Junichirô et Ao s’étaient éloignés un peu pour parler un peu de la ptite nouvelle. Celle-ci eut un coup de téléphone, elle parlait en anglais. Mais à ce moment, Ao se préoccupait beaucoup plus de sa conversation avec Jun que du coup de fil de cette inconnue à ses yeux. Jun lui passa alors un bras autour du coup, disant qu’elle était fiable, et qu’elle avait des informations sur la Fox Corporation du lycée. Il y eut un tilt dans la tête d’Ao à ce moment là. En effet, il valait mieux mettre tous les atouts de leur coté que de les laisser partir vers la fox’. Jun proposa alors à Ao de la ranger dans leurs rangs. Ao réfléchit quelques secondes avant de dire :

’’Je suis avec toi, je te fais confiance !’’

Mais seulement, il y avait quelque chose qui ne convenait as à Ao avec cette idée. Il regarda vers Annabelle puis reprit à Jun :

’’Ce n’est pas que je suis sexiste tu sais, mais une fille, au milieu de quatre garçons, dans l’élite surtout… Ca va pas faire bizarre ?’’

Il lui redit néanmoins que s’il pensait que c’était bon pour lui, alors c’était bon pour Ao aussi. Jun siffle alors l’autre (xD). Elle s’approcha alors d’eux, et il se retourna vers elle.

’’Je fais entièrement confiance à Jun-chan ! S’il te fait confiance, alors je te ferais confiance. Donc Jun, t’a mon accord pour elle !’’

Il se remit alors au bar, et commanda une autre flûte de champagne. Il se retourna alors vers les deux autres, buvant une gorger.

’’Cependant, même si je suis d’accord, je pense que tout n’es pas joué! Il faudrait demander leur avis à Natsuo et Tae ! J’leur passerai le mot si tu veux.

Il finit alors sa coupe de champagne, et regarda son portable. Il avait reçu plusieurs appels de la firme médicale française dont-il s’occupait en partit. Il laissa échapper un soufflement d’ennuiement, puis éteignit son portable. Même s’il reprendrait les affaires de son père, il n’y était pas encore et n’avait pas trop envie de rentrer dans ces choses là pour l’instant.

Son cavalier approuva. Les pions sont aux ordres du Roi, c'est dans l'étiquette d'un échiquier. Après tout, il lui avait fait confiance depuis que E5 était né, il était sous ses ordres depuis la venue de cette élite et jamais, à sa mémoire, il n'avait bafoué sa confiance. Ensemble, ils avaient fais les pires actes imaginables et monté leur renommer à un statut de Dieu vivant, presque. Ils étaient inaccessibles, ne tomberaient jamais. A moins d'un échec et mat. Seulement sous un échec et mat.

Ils étaient quatre, oui … le second avait eu un contre temps avec un bus. Pauvre homme, c'est malheureux. Qui a pleuré sa perte, au fait ?
Personne ?
C'est bien ce que je pensais.

Le dernier pion ; la dame. Le pion le plus subtile, techniquement. Le pion essentiel au jeu, il ferait tourner le sens du jeu. Junichirô retira son bras et s'enfonça dans son fauteuil en posant son genou contre le bord de la table, ses doigts effleuraient le bord du verre. Tandis qu'en face d'eux, un troupeau de fille, aussi habituées qu'eux s'égosillaient à attirer leur attention. Bah, il s'en tape lui.

- Sur un échiquier, il y a le Roi, le Fou, le Cavalier, la Tour et la Dame. Il manque ce pion là. Ce petit et unique pion. Le plus important, il a une importance capital pour notre jeu, il soupira et passa une main dans ses cheveux, on en a besoin, Ao. Absolument besoin. L'E5 doit être au complet ; de nouveau …

Juni s'étira et sourit à Annabelle. La victoire était imminente. Échec et Mat. Le rouquin, ravit de la nouvelle se leva en tapant sur l'épaule de son camarade, se justifiant d'un petit mot affectif ; bon choix, mec.

- Je te laisse t'en occupé Ao. En attendant …

Le rouquin saisit une queue (j'ai cherché, c'est le machin pour taper les billes. Oui, moi aussi j'ai eu ma remontée d'enfant puéril qui a éclaté. Ça me désole.) et effleura l'oreille d'Ao avec pour le chatouiller. Il tira la langue à son camarade et fit un signe de tête à Anna', l'invitant à jouer.

- On est pas là pour tapiner les gars … Et mademoiselle. J'ai envie de prendre du bon temps, go. Je te mets la patté, Ao. Pour changer … j'en ai marre de perdre.

Regardez ça, Juni n'avoue ses défaites qu'avec des gens de confiance !
Le rouquin envoya sa veste valser sur les fauteuils où ils étaient, commandant une dernière vodka. Il avait chaud, l'alcool montait vite. Il n'était bien que dans l'ivresse modéré. Un truc de chez lui, pour oublier le commun des mortels et savourer sa véritable existence.

- Je te battrais quand même au échec, mec.

Un garçon bourré de qualité, qui aurait pu devenir un homme droit. Un garçon qui a malheureusement tourné dans son mauvais côté. Un mec perdu avec lui même, qui ne sait plus où il va, ni ce qu'il fait. Qui assume et use de son génie à mauvais escient. Jun est le mec que vous voudriez être, que vous voulez. Il fuira la réalité, si ce n'est déjà fais.

End.