Diamonds are a girl best friend [Anna]

Heureusement que notre petite Haruhi n’était pas cardiaque, (elle =D), et ne laissa même pas tomber la trousse de toilette qu’elle tenait sans y penser. Cette dernière était aux couleurs du drapeau américain, c’était un cadeau que son père avait ramené d’un voyage d’affaires, et elle y tenait beaucoup. Haruhi s’était donc tournée vers la porte et avait vu une jeune fille de son âge, qui n’était pas de type japonais. Elle s’était mise à chanter une phrase de la chanson dans le même air que Marilyn. Haru trouva sa voix mélodieuse et son accent assez américain avait quelque chose de dynamique. Annabelle Tillman. C’était bien la personne avec qui elle vivrait cette année. Un sourire un peu timide s’esquissa sur les lèvres de la japonaise et elle se pencha respectueusement en avant.

- Oui, je m’appelle Haruhi Saito, je suis enchantée de te connaître, Tillman-san.

Haruhi se redressa, sourit plus largement et secoua un peu ses cheveux courts derrière sa tête. La chanson allait bientôt se terminer pour laisser place à un morceau de Duke Ellington. Il y avait divers CD en vrac et assez peu portaient un nom. Haruhi était soignée, mais c’étais chez elle une marque de fabrique, d’oublier de nommer les choses. Elle n’avait même pas inscrit les noms de ses camarades de petites classes, dont elle ne se souvenait plus vraiment. Tout ça était tellement loin ! Haru avait connu beaucoup de monde mais n’avais vraiment sympathisé qu’avec très de peu de personnes. Elle se souvenait vaguement avoir une amie en maternelle, qui était partie vivre en Angleterre, et un petit garçon qui était souvent dans son entourage. Mais elle ne se souvenait pas même des noms.

La jeune fille avait suivit le regard de sa nouvelle colocataire pour finalement revenir au lecteur cd.

- Entre autres, c’est un style de musique que j’aime bien. Tu as l’air d’apprécier toi aussi…

Haru laissa tomber son expression timide un instant pour prendre un joyeux sourire. Elle fit un pas vers le lecteur et l’ouvrit rapidement de sa main libre, rangeant le CD dans la boite qu’elle tendit à Annabelle.

- Tiens, si tu ne l’as pas déjà, tu peux l’écouter quand tu veux. De toute façon, on va habiter à côté maintenant.

Elle regarda un instant au dessus de l’épaule d’Annabelle et leva sa trousse de toilette au drapeau américain.

- Est-ce que tu pourrais me montrer la salle de bain s’il te plait ? Je viens à peine d’arriver.

Haruhi avait peut-être un peu trop parlé pour une nouvelle arrivante, mais il faut croire qu’elle stressait un peu de ne pas se faire apprécier par Annabelle, et espérait vraiment qu’elle soit indulgente.

La jeune fille qui faisait face à Annabelle était tout ce qu'il y avait de plus adorable, visiblement, et dans les deux sens du terme, il fallait le préciser. En effet, physiquement, elle était très mignonne, et dieu sait combien notre française avait des goûts difficile, surtout concernant les asiatiques.Haruhi, elle, avait pourtant quelque chose de plus que les autres filles, et ça se voyait sur son visage, la Tillman n'arrivait pas vraiment à définir ce que c'était. De la candeur? De l'innocence? De la pureté? Les trois réunis sans doute. Dans tous les cas, dès sa première impression, elle préssentit que la japonaise était, caractériellement, tout son contraire. Et la suite de la scène ne fit que lui prouver qu'elle avait raison là dessus. Haruhi se montra à la fois timide, polie, agréable, et surtout, altruiste. Annabelle, elle, était certes, polie, car l'éducation qu'elle avait reçu était très stricte, mais le reste, c'était tout l'inverse. Elle était égoiste, et on la supportait très difficilement. A vrai dire, la rebelle fut presque déconcertée par la gentillesse de la nouvelle, et se demanda même pendant quelques instants si cette dernière ne se moquait pas d'elle.

"Moi de même. Mais, évitons les manières, tu peux m'appeller Anna. Mon nom a tendance à trop me rappeller que je suis la fille d'une sénatrice..."

Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas la vocation de sa mère, mais elle était en mauvaise terme avec elle depuis qu'elle lui avait avouer sa relation avec Ashley, et que sa génitrice avait fait enfermé sa petite amie pour tenter de la lui faire oublier. Ce fut vain parce qu'Annabelle avait réussit à la faire sortir, et qu'elle ne s'interesserait pas plus aux hommes grace, ou plutôt, à cause de ça. La Tillman dévisageait son interlocutrice de haut en bas, l'analysant détail par détail. Elle avait les cheveux courts, c'était assez rare pour une fille japonaise, cependant, cela lui allait à ravir.

"Marilyn est une de mes idoles. Et fantasme, aussi. J'adorerai avoir une copine avec le même sex appeal qu'elle!" lança t-elle avec un sourire moqueur.

En à peine une phrase, elle venait de clairement dire qu'elle était homosexuelle. Elle se moquait bien de l'avis que pourrait avoir la fille sur ce qu'elle venait de dire, mais elle voulait tester sa réaction. Si sa mère lui avait mit une homophobe dans son appartement, elle ne s'entendrait surement pas très bien avec elle. Car, Haruhi devrait s'y faire, Annabelle ramene des garçons, et des filles ici. L'asiatique finit par se diriger vers le lecteur, en sortir le CD, le ranger dans sa boite et le tendre à l'européenne qui haussa un sourcil. Elle lui prétait? La rousse le prit mais le reposa sur son bureau.

"Je ne voudrais pas te l'abimer, je ne suis pas vraiment très soigneuse avec les affaires qui ne m'appartiennent pas.

Annabelle eut un large sourire lorsqu'elle aperçut la trousse de la jeune fille. Cette dernière lui demanda de lui indiquer la salle de bain. Elle faisait une très bonne première impression, pour l'instant en tout cas, elle n'avait pas fait un pas de travers. Mais qu'en était-il de ses antécédents? Judiciaire, médicaux, relationnels? Bah, après tout, sa mère ne l'avait sans aucun doute pas mis avec une folle dangereuse.

"Viva america! Bien sûr, suis moi."

Elle la conduit jusqu'à la pièce demander. Celle ci était plutôt grande, comportant une douche et une baignoire. Encore une fois, rien de japonais dans cette salle. La rouquine lui designa une armoire à sa droite.

"Celle ci est à toi, tu peux mettre toutes tes affaires dedans. Il y a déjà quelques serviettes, gants et autres éléments fournis par le dortoirs. Je te laisse t'installer, si tu as besoin de quoi que se soit, tu me trouveras dans ma chambre."

Sur ce, elle partit de la pièce, regagnant son antre et branchant un de ses amplis. Elle saisit sa guitare electrique et se mit à jouer une de ses compositions.

Haruhi hocha la tête lorsqu’Annabelle lui dit de l’appeler par son prénom. Elle était contente de voir qu’au moins sa nouvelle colocataire ne lui battait pas froid. Anna, car c’est ainsi qu’elle l’appellerait, semblait avoir un reproche silencieux pour sa mère. Elle ne sut trop si cela venait de son emploi ou d’un problème plus personnel mais Haru ne posa pas la question. Cela ne la regardait pas et elle était une fille discrète. Annabelle lui en parlerait d’elle même si elle en ressentait le besoin.

La jeune japonaise n’eut même pas le sentiment d’être observée et écouta sa colocataire lui parler de Marilyn Monroe. Il faut savoir qu’Haruhi est très souvent à l’ouest (oui, même au Japon) et qu’elle ne comprit même pas avec quoi Annabelle faisait le rapprochement. Non pas qu’elle n’écoutait pas, puisque quelques secondes après qu’elle eut reposé le CD sur la table, le cerveau de la jeune fille se secoua un peu la pulpe. Elle pensait seulement à sa rencontre avec sa nouvelle camarade et ne s’attendait pas à cela. La jeune Saito eut un coup de panique. Panique qui n’avait aucun rapport avec ce que venait de lui dire Annabelle, mais avec la façon dont elle devait réagir pour lui faire comprendre qu’elle n’avait aucun problème avec ça. Elle n’avait pas l’habitude…
La jeune rousse n’était pas soigneuse avec les affaires qui n’étaient pas à elle ? Soit, l’occasion de lui montrer qu’elle voulait lui être agréable.

Mais déjà Anna lui montrait la salle de bain en clamant « Viva America ! » ce qui la fit rire. Il y avait une armoire pour elle. Bien mieux que sa colocation de l’année dernière où elle s’était retrouvée avec une fashionista insupportable qui prenait toute la place de la salle de bain. Haruhi, trop bien élevée pour ça, ne lui avait pas fait une remarque de l’année et s’était acharnée à maintenir l’appartement propre à sa place. La pièce dans laquelle elle se trouvait était très propre en revanche, d’un style occidental agréable. Elle déposa sa trousse dans son armoire et en referma la porte en remerciant sa colocataire. Déjà Annabelle était repartie dans sa chambre, et jouait un morceau de guitare.

Haruhi était aussi retournée dans sa chambre et s’était arrêtée devant le bureau. Alors Annabelle en prendrait soin, si c’était son CD. Elle s’en empara et l’ouvrit rapidement, marquant au stylo noir « Property of Annabelle Tillman » à l’endroit où il y aurait du avoir le titre de la compil, puis se dirigea vers la porte de l’autre chambre. Haru déposa le disque au sol de façon à ce qu’il ne soit pas écrasé si jamais Anna devait sortir rapidement ou sans faire attention et s’éclaircit la gorge timidement.

- Je vais prendre une douche !

Elle se redressa et repartit vers la salle de bain. Se débarrassant de ses vêtements de la journée, elle entra dans la douche avec son savon et son shampoing et alluma l’eau en chantant l’air de Marilyn.

Annabelle jouait toujours all over me, la musique et les paroles étaient d’elle. Elle l’avait écrite pour Ashley, de toute façon, n’importe quel idiot aurait pu comprendre, en entendant les paroles, qu’il s’agissait d’une chanson d’amour, et qu’elle était sans aucun doute destiné à une personne que la française aimait. Quoi que, beaucoup pensait que la rebelle ne pouvait pas tomber amoureuse, non sans raison à vrai dire. Vu la réputation qu’elle avait, il était certain qu’on pouvait la classer dans la catégorie « monstre inhumain ». Comment une fille de l’élite pouvait elle ressentir des sentiments ? D’une certaine manière, elle ne pouvait pas. Mais comme on dit, il y a une exception à tout, et sa petite amie était une exception en or. C’était bien la seule qui la rendait humaine, semblable aux autres, mais surtout, la seule qui la rendait en vie. La jeune fille était concentrée sur sa guitare et sur son chant. Le résultat était plutôt bien, en sachant qu’elle l’avait écrite il y a tout juste quelques jours. Il restait encore un peu de travail pour qu’elle ne soit satisfaite de sa performance, car oui, notre petite européenne est une perfectionniste comme on en voit rarement. Tout semblait correct, jusqu’à ce qu’un horrible son ne se fasse entendre.

« Rahhh, fuck, marre des fausses notes ! »

La Tillman était rarement malpolie, mais elle détestait ne pas réussir à jouer correctement. Même si ce n’était qu’une petite fausse note. Elle continua de jouer quelques instants, elle se stoppa en entendant sa nouvelle collocataire lui indiquer qu’elle partait se laver. Chouette ! Enfin une fille propre. Non parce que, la pauvre Annabelle, elle en avait vu des vertes et des pas mures dans ses anciennes écoles…Dont plusieurs qui ne se lavaient qu’une à deux fois par semaine, alors je vous raconte pas l’agréable odeur qui régnait lorsque ces demoiselles revenaient de sport… La rousse s’était déjà battu à de nombreuses reprises sur ce sujet, pour elle, une obsédée de l’hygiène, ce n’était pas tolérable.

« Okay ! »

Une envie de grignoter se fit ressentir chez la rouquine qui posa doucement sa guitare avant de se lever. En sortant, elle remarqua le CD devant sa porte, d’abord surprise, un sourire vint se dessiner sur ses fines lèvres lorsqu’elle vit ce que sa collocataire avait écrit dessus, cette Haruhi, elle commençait à bien l’aimer. Elle était son opposé, mais alors, totalement. Annabelle était le feu, Haruhi l’eau. Elle fut tout de même toucher par l’intention de la japonaise et posa avec délicatesse le cd sur son bureau avant de partir en direction de la cuisine se dégoter quelque chose à mettre sous sa dent. Elle se mit à crier pour que la brune l’entende.

« Hey dis, j’avais l’intention de sortir manger au restaurant, ça te dirait de venir ? »

[gomen, pas très inspirée ><]

- BETSUNI GO GOIN' NI MA YEAHH !!Et oui, après Marilyn, Haruhi faisait partie des jeunes filles qu'on pourrait qualifier de "chanteuses de douches". En vérité, elle ne savait pas tellement qu'elle chantait -pas vraiment faux- si fort. C'était un tic, chez elle, et heureusement qu'il y avait l'eau de la douche pour baisser un peu les décibels. Cela restait quand même dans le domaine du supportable, si vous ne restez pas trop longtemps dans la même salle de bain. Haru ne fit donc pas vraiment attention lorsque Anna cessa de jouer et de chanter, et frotta énergiquement ses cheveux courts shampouinés. (Oui, je sais, ça ne s'écrit pas comme ça, mais ça me fait marrer. Huhu.) Elle ne prenait pas beaucoup de temps sous la douche, et déjà elle tendait la main pour chercher sa serviette à l'aveuglette. C'est à ce moment qu'elle cru entendre Anna parler. Elle haussa un sourcil dubitatif. Non ça ne pouvait être une conversation téléphonique. Et ça ressemblait plutôt à... "He...is ! je.....sortir manger...torrent ! ...manger des chocapics ?"
Voilà qui était curieux. Sa cothurne comptait sortir manger un torrent de chocapics?! Haru ne savait pas où est-ce qu'on pouvait aller manger ça mais en tout cas, Anna avait l'air de la convier aux festivités. Ca tombait bien, la jeune fille adorait les chocapics.
Une fois sèche, elle vaporisa un peu de coco mademoiselle dans son cou -après tout, c'était un parfum pour les grandes occasions, mais elle dégageait toujours cette odeur là, finalement - enfila sa chemise et un jean un peu large, ça aussi ça tombait bien, au cas où les chocapics viendraient à bout du bouton de la braguette... Bref. Secouant toujours ses cheveux avec la serviette, elle poussa la porte de la salle de bain et regarda Anna, pas loin des placards de ce qu'elle supposait être le placard des réserves.

- Oui, ce serait bien ! En plus j'adore ça, les chocapics. Souriant avec conviction, sans s'apercevoir qu'elle était passablement ridicule, elle posa sa serviette autour de son cou et oscilla de la pointe des pieds jusqu'aux talons, réflexe qu'elle avait en certaines circonstances. Puis elle eu une autre idée.

- Si tu veux, demain j'irai faire des courses. Je prendrai plein de paquets. Dit-elle, toujours dans son trip chocapiquien. Ou chocapique? Bref. Elle alla faire un tour dans sa chambre pour prendre son portable, un peu d'argent et une lettre pour ses parents. Revenant dans le salon;

- J'ai une lettre à poster avant ce soir, est-ce que ça te dérange si je te rejoins après? Au cas où, on pourrait s'échanger nos numéros comme ça si je te retrouve pas, je peux t'appeler.
Haruhi fit un sourire un peu confus.

[Mah non t'en fais pas, moi je poste ça rapido sur l'ordi de mon père, qui n'a pas de souris d'ailleurs... Vive la touche tabulation ><]

La Tillman manqua d’exploser de rire en entendant sa compatriote gueuler, plus que chanter, sous la douche. Un petit sourire amusé se glissa sur ses lèvres. C’était agréable, de ne pas devoir constamment être sur ses gardes et de pouvoir prendre un peu de bon temps. Elle savait maintenant qu’elle s’entendrait très bien avec sa camarade, et qu’il n’y aurait pas de problème par la suite, ou très peu. Haruhi était quelqu’un de bien, sans aucune once de méchanceté. C’était facile à deviner, dès le premier regard on pouvait lire dans une personne comme dans un livre ouvert. Enfin, selon Annabelle en tout cas. Elle avait passé tellement de temps à observer et étudier le comportement des gens, que maintenant ça devenait naturel chez elle.

En tout cas, une bonne ambiance régnait maintenant sur l’appartement, bien que la japonaise n’avait fait son entrée il y a moins d’une heure. Elle songea en tout cas à faire insonoriser la salle de bain, ou bien, à l’enregistrer en train de chanter ainsi. Ca pourrait être amusant. Annabelle ne comprit pas pourquoi, mais elle fut prise d’une envie de danser de la danse classique, c’est ainsi qu’elle se retrouva à faire des postures toute aussi ridicule les unes que les autres dans le salon – ça devient n’importe quoi ce topic xD-

« Tatada da da , tu tu lulu !~ » -elle chantonne hein-

Tout à coup, sa collocataire sortit de la douche et se mit à lui parler de chocapic. Hein ? Mais elle racontait quoi là ? Enfin, c’était pas le plus gênant. Annabelle se stoppa en plein pas de danse, et se sentit affreusement ridicule. Néanmoins, cette fois ci, elle ne put pas s’empêcher d’exploser littéralement de rire. Elle en pouvait plus. C’était quoi cette histoire avec les chocapic ?! Elle finit par se calmer, et essuyant ses larmes de rire, elle lui demanda :

« Super ! Moi aussi j’adore ça ! Mais, c’est quoi le rapport avec la proposition ? »

Elle regarda sa nouvelle amie se diriger vers sa chambre puis hocha la tête lorsqu’elle lui demanda son numéro et le lui donna donc.

« Hesite pas à appeler pour le moindre soucis, je répond toujours, sauf à ma mère ! »